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potentiels / société de l'expression organigramme introduction au débat du 20 juin 2001

introduction au débat du 20 juin 2001 - bureau d’études vers une société de l’expression ? Dans le passage d’une société du travail à une société de l’expression, la production culturelle devient un marché clé. De même que l’homme a été dépossédé de son travail dans la société industrielle, il pourrait aujourd’hui être dépossédé de sa capacité d’expression, de création et de production de sens. Cette dépossession apparaît aujourd’hui de plusieurs manières : il y a d’abord la vaste privatisation de la production culturelle à laquelle nous assistons aujourd’hui, non seulement en ce qui concerne le commerce de l’art et ses institutions mais également en ce qui concerne le droit d’auteur. Il y a ensuite l’apparition de ce qu’on pourrait appeler une “nouveau prolétariat culturel” rassemblant une population plus ou moins précarisée et à bas niveau de revenu, éventuellement travaillant de façon intermittente ou intérimaire dans le secteur culturel, dans les nouveaux services et dans l’informatique ou encore travaillant dans des secteurs qui ne correspondent pas à leurs compétences scolaires ou universitaires (pizza hut, macdo) ou encore qui sont au rmi. Cette population ayant la capacité de manifester son pouvoir d’expression et de production de sens en est plus ou moins dépossédé par l’imposition d’une culture de consommation l’incitant à chercher un emploi pour pouvoir ensuite dépenser. Cette imposition d’une culture de consommation passe notamment par la création de revenus de consommation tels que produits gratuits ou remboursés, cadeaux, jeux. À l’encontre de cette tendance, une autre population refuse toute inscription dans les fonctionnements sociaux et administratifs, soit en se désafiliant, soit en refusant de travailler et en entreprenant un exode de la société de consommation et des normes culturelles en vigueur. Cette population, se plaçant en position de refus, préfère ouvrir des squatts, poursuivre des recherches artistiques ou scientifiques avoir des expériences, des pratiques de vie, plus ou moins en dehors des réseaux institués de la culture, de l’université ou du supermarché. Ce qui sera en débat aujourd’hui se situe en plein coeur de ce que je viens d’évoquer : l’émergence d’une société de l’expression; la possible dépossession ou récupération du pouvoir d’expression et de production de sens; la possible institution de nouveaux outils politiques tels que le revenu de citoyenneté, le copyleft ou encore les systèmes d'échange locaux.Ces nouveaux outils politiques sont eux-mêmes ambigues : ils peuvent produire une nouvelle domesticité constituée d’agents d’ambiance et de fabricants de lien social, de médiateurs et d’esthéticiens de la démocratie. Ils peuvent aussi ouvrir une zone d’autonomie en dehors du travail et de l’impératif de consommation permettant à des artistes ou des chercheurs de développer en dehors des institutions et sans avoir à trouver un emploi, des lieux de recherches et d'expérience indépendants.

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